mardi 25 avril 2017

Au vert



C'est au cours d'une énième virée parisienne que j'ai pu faire (enfin) la connaissance d'Auvers-Sur-Oise. Auvers-Sur-Oise, ville des peintres s'il en faut, où sont enterrés Vincent et Théo Van Gogh - les fameux. Leurs tombes sont en fait très sobres finalement, seulement recouvertes de lierre. Le cimetière est en retrait du village ; il y a une grosse côte à monter, on se croirait presque en pèlerinage. Quelques autres peintres moins connus sont enterrés dans le même cimetière.



Sur le chemin se trouve l'église, la fameuse église d'Auvers que Van Gogh avait peinte en 1890, vue du chevet. Le chevet, c'est là où se trouve le chœur, où les prêtres officient, où les reliques sont mises.

Vincent Van Gogh, L'église d'Auvers-Sur-Oise, 1890, conservé au musée d'Orsay. Source


Celui d'Auvers-Sur-Oise est roman : lorsqu'on entre à l'intérieur, des chapiteaux historiés s'y trouvent : un centaure tire une flèche, un personnage manie visiblement des outils de construction... Les autres éléments romans remarquables dans cette église, ce sont les piles qui séparent la nef, où viennent les fidèles, en trois. De grosses piles et non de petites colonnes entourées de colonnettes, voilà quel est le lot le plus courant des églises romanes, mais aussi, étonnamment, de celle d'Auvers.






Nous avons fait un tour avant de revenir à la gare. Nous sommes passés par la dernière demeure de Vincent Van Gogh, dont la chambre n'a jamais été relouée depuis, en face de la mairie. Mais, de retour à la gare, d'heureux problèmes de trains nous ont permis de photographier toute l’œuvre murale du peintre contemporain François Laval.

mercredi 1 février 2017

2017, les possible

C'était le dernier jour où nous pouvions souhaiter la nouvelle année, hier. Mais je vous la souhaite douce, délicieuse et meilleure que 2016 quand même aujourd'hui, car mon mois de janvier a été très occupé. Mon mois de Février sera plutôt très préoccupé, lui. Ouioui, je viens de postuler à ce master, très sélectif... Je dois bien dire que j'ai un peu peur. La peur et le stress, ces deux bons amis ennemis de l'estomac qui, quand ils le visitent, lui font faire des nœuds de toutes les sortes. Mais pas le genre de nœud de cabestan qui permet de faire solidement tenir une installation, comme les tables que j'ai eu la fierté de construire cet été (la première fois, sisi!). Pas non plus un nœud plat, ni même un nœud de huit qui permet à un navire de bien naviguer sans se noyer. Non, plutôt un nœud du pendu, un nœud étrangleur, un nœud qui se resserre dès qu'on met quelque chose dedans ou qu'on tire. Alors si le tour de magie est bien fait, le nœud se défait en faisant sortir quelques papillons prisonniers là ; mais si il rate, le nœud trop serré étrangle et forme une boule de nœuds informe comme sont les cheveux au réveil. Quelque chose me retenait, quelque chose voulait m'empêcher, mais une voix au fond, une toute petite voix minuscule, me disait "c'est ton rêve, il est temps de le réaliser". De me réaliser, me disait une jolie personne. Et je crois très fort, j'en suis persuadée, ma voie est là, c'est ça que je veux faire de ma vie. C'est cette vie là que je veux avoir.
Il me semble qu'il est important, avant d'avoir un "projet professionnel", d'avoir un projet de vie ; le projet "professionnel" s'y adapte, de façon à ce que la profession n'empiète sur la vie que si on l'a choisi. Alors je me construis en pensant à ma vie comme au jour qui se lève. Ma bibliothèque me rappelle le chemin parcouru, les pas posés jusque là sur la montagne, les kilomètres, le dénivelé. De là-haut, on voit la voiture, si petite. On voit la plaine ou la vallée, jusqu'à la ville d'à côté, et les papillons virevoltants, ici ou là, nous apprennent comment la vie est si jolie. L'air frais dans les cheveux. Le silence.

lundi 5 décembre 2016

Faire les choses avec le coeur

Vendredi, j'ai assisté à une soutenance sur le Calila et Dimna. Il s'agit d'un texte écrit pendant l'Antiquité au Proche-Orient, puis traduit du Perse en Arabe, traduction au cours de laquelle un chapitre a été rajouté. La première et unique traduction européenne n'est réalisée difficilement qu'au XIIIe siècle par un castillan. Il a donc été re-traduit en Français par la doctorante, première traduction du livre à paraitre prochainement!
Ce texte a pour but de dire aux princes comment bien gouverner et comment bien se comporter en tant que "prince" ou "roi" ou encore "gouverneur". Mais peu importe.

Mes deux directrices de recherches étaient impliquées dans cette thèse. Ma directrice principale était l'une des deux directrices de la doctorante. Ma codirectrice était "rapporteuse". Alors naturellement s'est posée la question de la thèse. "Et si vous voulez faire une thèse...". D'autant que le directeur de mon master, qui est également mon professeur pour la spécialité que je suis, a prévu de me saquer car je ne travaille pas sur son sujet. Il travaille en architecture - tout le labo travaille sur des églises - et moi je travaille sur un corpus de manuscrits profanes. Autant vous dire que je suis une hérétique. Alors face aux notes, mes directrices s'inquiètent. "Si [je veux] faire une thèse", ces(ses) notes risquent de m'en empêcher. Me voilà bien embarrassée. Heureusement pour moi, je suis très bien entourée, ma directrice principale a pour amie une collègue qui travaille dans le bureau dudit professeur. Je suis également soutenue par un autre professeur qui travaille avec ma codirectrice (vous suivez?). Donc le problème des notes risque d'être vite réglé, d'autant que je n'aurai pas ce professeur au deuxième semestre.

Le problème principal est donc un petit obstacle qui, au vu de tous ceux que j'ai surmonté jusque là, ne me fait pas trop peur. "Et si [je veux] faire une thèse"? La thèse, quand on est étudiant à la faculté, c'est un grand Démon qui nous attend joyeusement au bout de nos études. Nous les voyons, les doctorant (les "thésards" comme on les appelle aussi) : très souvent fatigués entre les cours qu'ils ont à assurer et leur thèse, mais toutefois heureux de travailler sur leur sujet et surtout incertains pour leur avenir. Car si pour l'instant mon avenir est encore malléable, ce ne sera plus vraiment le cas lorsque j'aurai validé ledit doctorat. Et encore faut-il y rentrer, en doctorat! Il faut minimum 14 de moyenne, et 16 pour avoir une chance de toucher les bourses doctorales. Celles-ci font l'objet d'un dossier que votre futur directeur-trice porte en commission en vous soutenant au maximum pour que vous obteniez ladite bourse afin que vous puissiez manger tout en vous concentrant sur votre doctorat. Cela demande aussi d'avoir un sujet qui intéressera particulièrement la commission. Et malgré tout, toutes les bourses ne sont pas toujours octroyées. De plus, à la fin du doctorat, il faut encore être intégré dans un projet de recherche au pire, être reçu dans différents travaux ou, au mieux, réussir les concours du CNRS, extrêmement difficiles évidemment, pour être titularisé chercheur. Autant vous dire que ce gros monstre, aux allures de Ganondorf, fait moins envie qu'un master professionnel sélectif à l'entrée. Car comme d'habitude à la faculté, pas de sélection à l'entrée mais écrémage à mesure des années.

Alors lorsqu'une autre professeure, que je ne connaissais pas, m'a demandé pour la thèse, mon sujet de recherches, je lui ai évidemment répondu que la thèse me paraissait quelque chose de très compliqué, au moins au niveau de l'accès. Elle m'a donc répondu dans une courte tirade : "Vous savez, il faut faire les choses avec votre cœur.  Sinon, vous pouvez chercher les filières qui vous donneront à coup sûr du travail. On fait ça, on dit "en ce moment, ça recrute ici". Alors tout le monde y va, mais entre le moment où tout le monde y va et la sortie sur le marché du travail, il s'est écoulé cinq ans. On espère qu'au cours de ce laps de temps, la filière qui cherchait a trouvé ses employés! Il n'y a donc plus de travail mais on cherche des gens dans d'autres disciplines. La roue tourne : il faut faire les choses avec votre cœur. Et peut-être qu'à la sortie du doctorat, c'est votre sujet et vos compétences qui intéresseront plus particulièrement les recruteurs!"

Je ne peux naturellement que vous encourager à faire les choses avec votre cœur.  A faire confiance à la vie. Je m'y efforce moi-même. Bien sûr que j'ai peur, ça m'arrive même souvent. Mais je m'en souviens : lorsque j'ai très peur de quelque chose (notamment : que je m'inquiétais pour ma licence, pour mon avenir, est-ce que je vais trouver un ou une directrice de recherche, est-ce que je vais réussir mon BAFA...) ça se passe. Et au bout du chemin, la grande Uzu a très envie de dire à celle qui a peur : "mais t'inquiète pas! Ça se passera tout seul." Du coup, je l'entends, cette petite voix rassurante au bout du chemin, qui me dit que je vais m'inquiéter très fort, mais que le jeu en vaut la chandelle. Et pour vous aussi, qui vous inquiétez pour votre avenir, sachez-le : le jeu en vaut la chandelle!
 

vendredi 11 novembre 2016

Deux jours entre Dax et le Pays Basque

Mercredi soir. Il joue du piano. Il me propose de venir ; je m'exécute et j'entends les douces notes d'un prélude de Rachmaninov. Poésie. Les vacances commencent à merveille. Quand il m'a proposé de venir chez lui, près de Dax, j'ai tout de suite accepté. Le lendemain, nous nous levons, nous nous préparons et nous prenons la voiture, sortie 15, direction les Landes, les vacances, l'architecture à colombage, les montagnes. Les Pyrénées.

Il travaille sur un architecte, nommé Albert Pomade, qui construisit nombre de maisons au début du XXe siècle, en particulier autour de Dax, du Pays Basque et jusque dans le Lot-et-Garonne. Je le sais, j'ai de la chance : mon ami est un érudit, un passionné de Dax ; il a commencé à collecter des archives à 13 ans seulement et tout le monde le sait : il ne compte pas en rester là.



Le joli temps n'est pas au rendez-vous en ce premier jour, mais la visite reste tout de même agréable. Il me montre des maisons de plusieurs styles, toujours douces, qui feraient toutes un extraordinaire cocon et surtout, nous transportent dans un lointain voyage vers le temps qui passe.
Nous marchons toujours sans nous arrêter, il ne connait pas seulement tout mais aussi tout le monde. Il commence par les thermes des Baignots, les anciens thermes, détruits par un immobilier plutôt que d'être réhabilités et convertis comme l'a été un seul bâtiment de l'ensemble. Il me raconte ses expéditions dans ces architectures disparues et ce qu'il y trouvait : les cigarettes de quelques allemands qui n'avaient pas vu le jour depuis la Seconde Guerre Mondiale, des familles sans le sou, des dessins, des mots et des messages sur les murs. Tout avait pourtant été fait pour accueillir les visiteurs comme il se devait : l'Adour, qui passe à Dax, chauffe naturellement par un effet de géologie. Il y avait les chambres pour les plus riches, celles pour les moins riches, et tout le monde pouvait là soigner son corps. Nous commençons à monter sur une petite colline qui nous conduit tout droit au "Pouy", lieu de formation des prêtres Lazaristes jusqu'en 1969, qui se délabra peu à peu ensuite, et devint même un lieu privilégié des dealers. Près de la chapelle et du bâtiment, un chemin de croix, qui commence par le cimetière desdits prêtres, et qui continue jusqu'à une église à ciel ouvert au sommet de la colline. Ici se trouve aussi la "Tour de Borda", dont l'intérieur s'est effondré dans les années 1970 mais qui devait servir aux propriétaires des lieux (y compris le bâtiment), la famille de Borda, pour surveiller leurs voisins mais aussi pour la vue imprenable sur les Pyrénées.
Nous redescendons ensuite en ville pour découvrir plusieurs maisons néo-basques, de style international ou moderne quelques fois, très souvent du début du XXe siècle, quelques fois gravement altérées, mais aussi la cathédrale, la seule dans laquelle se trouve le tympan du portail Nord, la fontaine chaude, les galeries Lafayette, d'autres thermes de Pomade. Une visite fort agréable dont nous rentrons fatigués mais émerveillés, surtout moi, de tout ce qu'il a pu me montrer.
Le lendemain, nous allions au Pays Basque, dont je vous parlerai dans un prochain article...





Et vous, êtes-vous déjà allés à Dax? Cela vous a-t-il plu?

mercredi 5 octobre 2016

Partir, c'est grandir un peu




Depuis peu, c’est décidé, je vais le faire ce master où il est difficile de rentrer. Marre marre marre non pas de Sarajevo mais bien de Bordeaux, je me suis posé un défi, notamment pour cet hiver : jusqu’à Mars, je dois résister à demander Bordeaux pour le CROUS – même jusqu’à Mai d’ailleurs. Heures auxquelles les demandes de logements seront bouclées. Ainsi, je serai obligée de partir. Depuis que je suis rentrée chez les Scouts et Guides de France, que je me suis offert ce Mac dont je rêvais, que je me suis rendue compte, en somme, que non, tout n’est pas impossible, que tout n’est pas « pour quelqu’un d’autre de mieux/plus adapté/plus riche/ etc. » et que les plans de ma mère ne sont pas les meilleurs pour moi, je me sens pousser des ailes. Et quand nos ailes poussent, et bien l'envol est beaucoup plus facile après. C’est tout bête, pour moi il a suffi du scoutisme, puis de l’achat de ce cahier de compte, qui remplace désormais le logiciel, pour mieux me rendre compte de ce que je peux effectivement faire ou non, puis de la réalisation de ce petit « rêve ». Oui petit, car ce n’est quand même pas lui qui va me nourrir. Il y a aussi l’âge : au bout d’un moment, l’air de rien, on se dit que ce serait bien maintenant de passer à l’étape supérieure, de rentrer dans la vie, de faire la sienne, sa propre vie avec sa propre routine, ses propres vacances, sa propre maison, son propre chéri. On finit par avoir de plus en plus hâte de se dire « je veux un chat pour me tenir compagnie » et de pouvoir (enfin) se l’offrir et l’assumer sans être assommée de question que ce soit à propos du budget ou du logement. On aimerait bien avoir un PTT (Petit Travail Tranquille) qui nous fait débaucher assez tôt pour qu’on ait le temps de se réchauffer près de la cheminée avec un bon chocolat chaud en hiver et de s’allonger dans l’herbe en écoutant les cloches à vent l’été. De garder un peu d’enfance dans le cœur, sans que tout ne meurt. On aimerait bien. Alors on prend son courage (et sa vie) à deux mains : ça y est, cette fois c’est décidé, je la fais. Et d’ailleurs, j’ai de bons arguments, je les ai notés dans mon cahier, ça arrange aussi ceux qui me payent les études depuis le début. En fait tout me dit de tenter le coup. Le coup pour ce master dont je rêve depuis longtemps. Le coup pour ce métier que je voudrais pratiquer depuis dix ans.

Et vous, qu’est-ce qui vous a fait un grandir un peu (beaucoup) ? Qu’est-ce qui vous pousse plus à rester un peu enfantin quelques fois ?

lundi 26 septembre 2016

Un jour à La-Roche-sur-Yon


Cet été j'ai passé une journée à La-Roche-Sur-Yon, en Vendée. J'attendais un ami qui n'est jamais venu, et j'en ai profité pour visiter un peu le centre-ville. 

La-Roche-Sur-Yon, c'est un petit peu la ville des vacances, dans le département des vacances. On y passe, on s'y arrête, sur la route de la pause annuelle à la mer, avec ses grandes vagues qui nous câlinent et nous enlacent. Et puis, au détour d'une grande rue, le Haras de la Vendée, que je n'avais pas le temps de visiter. Alors je me suis installée en centre-ville, non pas avec un bon livre mais avec un bon appareil photographique. 


A la place Napoléon, une surprise m'attend. Sous son œil bienveillant, les œuvres se meuvent, seules. Il s'agit de constructions de métal représentant des animaux. On apprend ici ou là qu'elles ont été réalisées sous Napoléon, puis laissées à l'abandon pendant des décennies avant d'être redécouvertes lors de fouilles archéologiques. 



On pouvait parfois s'approcher de l'eau et côtoyer les poissons qui vivaient là et se cachaient quelques fois.


De l'autre côté de la rue, il y avait une exposition d'artistes photographes en plein air, au milieu de fleurs de toutes les couleurs. Un lieu apaisant.

L'art s'était aussi étendu aux archives départementales et à la mairie ; toutes les couleurs étaient dans la ville, au beau milieu de l'été. Finalement, La-Roche est une ville très agréable, ou j'irai bien me poser, un jour ici, un jour là.

Et vous, avez-vous été à La-Roche-Sur-Yon?

vendredi 16 septembre 2016

Oser




Et puis, alors que j'avais mis deux caps sur mon année (l'ethnologie, c'est-à-dire mes études et la vie spirituelle), je croise une connaissance de l’aumônerie à la sortie de la messe de rentrée, habillé en scout. Thésard en droit, cela me surprend de moitié. Tandis que nous discutons, un beau jeune homme s'approche : "rejoins-nous!". Il n'y avait pas besoin du BAFA, pas non plus besoin d'avoir déjà fait du scoutisme, et mes valeurs de féministe allaient pouvoir être transmises sans entrave. J'ai signé. Je n'aurai jamais pensé que le jour où je deviendrais "scoute", ce serait vingt-deux ans après ma naissance. Je n'aurai jamais pensé non plus que ce jeune homme serait pilote du week-end territorial, que je partirai l'installer, puis passer ma première partie du BAFA et le stage pratique avec lui.

Une connaissance m'avait déjà proposé de rejoindre les Scouts et Guides de France alors que j'avais quatorze ans. Mais c'était ma mère qui faisait tout, et elle n'a jamais voulu nous inscrire, mon frère et moi.  Alors c'était fou, et pour la première fois, je faisais quelque chose contre son gré. Je faisais une "bêtise" sans me faire gronder. Je me suis sentie un peu plus grande tout à coup. Le premier pas est toujours celui qui fait le plus peur. Je m'étais pourtant donné un mot d'ordre, alors que j'étais pré-adolescente : ne jamais rien faire (ou pas) que je ne regrette. Quelques fois c'est dur, quelques fois il faut se lancer. Quelques fois il faut faire des choix un peu difficiles aussi. C'est comme si la porte ouverte devant nous comprenait un vide entre deux et qu'on était un peu obligé d'avoir la main de Maman, qui ne rentre pas dans la porte, pour pouvoir le passer, ce vide. Jusqu'au jour où on se rend compte que si on ne la lâche pas, on ne passera, nous non plus, jamais la porte.

Entre-temps, j'avais voulu étudier les Lettres Modernes, mais je pensais que cela ne me mènerait nulle part où je veux aller. Je voulais pourtant, j'aime tellement notre langue, je voulais apprendre l'ancien français et le latin et toute la littérature. Il en fut autrement ; au lieu de cela, j'appris tous les tableaux toutes les sculptures toutes les cultures. Bien sûr que tout cela a été passionnant.

Un jour, je me suis posée un défi : l'année prochaine, cette ville que j'ai toujours détesté, je ne la demanderai ni pour les études, ni pour le logement. Ainsi, je serai contrainte à partir, à démarrer de nouveau, à avancer, à oser.