mercredi 5 octobre 2016

Partir, c'est grandir un peu




Depuis peu, c’est décidé, je vais le faire ce master où il est difficile de rentrer. Marre marre marre non pas de Sarajevo mais bien de Bordeaux, je me suis posé un défi, notamment pour cet hiver : jusqu’à Mars, je dois résister à demander Bordeaux pour le CROUS – même jusqu’à Mai d’ailleurs. Heures auxquelles les demandes de logements seront bouclées. Ainsi, je serai obligée de partir. Depuis que je suis rentrée chez les Scouts et Guides de France, que je me suis offert ce Mac dont je rêvais, que je me suis rendue compte, en somme, que non, tout n’est pas impossible, que tout n’est pas « pour quelqu’un d’autre de mieux/plus adapté/plus riche/ etc. » et que les plans de ma mère ne sont pas les meilleurs pour moi, je me sens pousser des ailes. Et quand nos ailes poussent, et bien l'envol est beaucoup plus facile après. C’est tout bête, pour moi il a suffi du scoutisme, puis de l’achat de ce cahier de compte, qui remplace désormais le logiciel, pour mieux me rendre compte de ce que je peux effectivement faire ou non, puis de la réalisation de ce petit « rêve ». Oui petit, car ce n’est quand même pas lui qui va me nourrir. Il y a aussi l’âge : au bout d’un moment, l’air de rien, on se dit que ce serait bien maintenant de passer à l’étape supérieure, de rentrer dans la vie, de faire la sienne, sa propre vie avec sa propre routine, ses propres vacances, sa propre maison, son propre chéri. On finit par avoir de plus en plus hâte de se dire « je veux un chat pour me tenir compagnie » et de pouvoir (enfin) se l’offrir et l’assumer sans être assommée de question que ce soit à propos du budget ou du logement. On aimerait bien avoir un PTT (Petit Travail Tranquille) qui nous fait débaucher assez tôt pour qu’on ait le temps de se réchauffer près de la cheminée avec un bon chocolat chaud en hiver et de s’allonger dans l’herbe en écoutant les cloches à vent l’été. De garder un peu d’enfance dans le cœur, sans que tout ne meurt. On aimerait bien. Alors on prend son courage (et sa vie) à deux mains : ça y est, cette fois c’est décidé, je la fais. Et d’ailleurs, j’ai de bons arguments, je les ai notés dans mon cahier, ça arrange aussi ceux qui me payent les études depuis le début. En fait tout me dit de tenter le coup. Le coup pour ce master dont je rêve depuis longtemps. Le coup pour ce métier que je voudrais pratiquer depuis dix ans.

Et vous, qu’est-ce qui vous a fait un grandir un peu (beaucoup) ? Qu’est-ce qui vous pousse plus à rester un peu enfantin quelques fois ?